Le projet de loi électorale est présenté aux partis politiques sur fond de durcissement de la répression. Le rapport Stora reçoit un accueil mitigé en Algérie.
La revue de presse d'Algérie en Mouvement du 23 Janvier 2021
Par Lynda Abbou
Le projet de révision de la loi relative au régime électoral, préparé par la commission Laraba et soumis aux formations politiques pour avis, présente quelques nouveautés, dont certaines de taille, par rapport au texte de 2016.
Selon un article de Radio M qui cite le constitutionaliste Ahmed Betatache, « La loi électorale a été fusionnée avec la loi relative à l’autorité indépendante pour l’organisation des élections, qui n’avait aucun fondement constitutionnel ». Selon le juriste, ce texte consacre ce que la constitution disposait concernant la « subordination de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) », «un paradoxe majeur » a signalé Ahmed Betatache, puisque tous les membres de l’autorité sont nommés par le président de la République, président de l’autorité exécutive. « Ainsi elle est devenue une administration de l’autorité exécutive » a-t-il précisé.
Atmosphère suréaliste avec Tebboune qui critique son gouvernement en quittant Alger et les aveux d'Ouyahia sur ses lingots d'or
La revue de presse d'Algérie en Mouvement du 16 Janvier 2021
Par Lynda Abbou
Lors du procès en appel de l’ancien premier ministre algérien en prison, Ahmed Ouyahia, dans le dossier du montage automobile et de l’affaire du financement occulte de la campagne électorale pour le 5e mandat avorté d’Abdelaziz Bouteflka, une nouvelle affaire de corruption a été révélée et a secoué la scène médiatique en Algérie.
Les aveux d’Ahmed Ouyahia devant le tribunal affirmant que des lingots d’or ont été offerts aux autorités algériennes par des princes orientaux, ne sont pas passés inaperçus. Les Algériens se demandent quels sont les avantages accordés en contre-partie de ces “cadeaux”.
« A travers cette histoire de lingots offerts par des émirs à Ahmed Ouyahia, on comprend comment de hauts responsables sont devenus des obligés des monarchies du Golfe, pourquoi l’Algérie est peu considérée par ces mêmes monarchies et pourquoi le pouvoir politique a laissé proliférer le discours politico-religieux rétrograde… » a noté Le Matin d’Algérie
Algérie mon Amour : les enseignements d’une polémique franco-algérienne
Le documentaire Algérie mon Amour de Mustapha Kessous diffusé le 26 mai sur France 5 a suscité de multiples remous et des réactions virulentes qui méritent d’être analysés.
Un marketing trompeur
Le documentaire a été présentée comme le premier film sur le hirak diffusé par une chaine publique française. Le teaser, largement diffusé, mettait clairement l’accent sur le mouvement citoyen algérien et la révolte de sa jeunesse. Les spectateurs, notamment du coté algérien, ont donc été surpris de voir que les sujets sociétaux et le mal être d’une partie de la jeunesse a en réalité été au centre du reportage. Assez loin de l’ambition de Mustapha Kessous qui annonçait vouloir à travers son film « comprendre et expliquer pourquoi les Algériens avaient enfin décidé de se soulever après tant d’années de résignation »
Le choix des 5 jeunes qui témoignent dans le film a aussi été critiqué car insuffisament représentatifs de la jeunesse algérienne. Parfaitement francophones, adeptes de heavy metal pour l’un d’entre eux, défenseur d’un militant indépendentiste kabyle pour un autre, les profils des jeunes ne rendaient certainement pas compte de toute la diversité du hirak, notamment de sa frange populaire et conservatrice.
Mustapha Kessous a défendu son casting en disant qu’il avait cherché « des représentants de toutes les couches sociales du nord au sud, d’est à l’ouest du pays, mais face caméra, certains ont eu du mal à se livrer ». Pour lui «les cinq témoins sont issus du peuple, voilà l’essentiel. Ces jeunes expriment avec justesse ce que ressentent les autres » .
Mustapha Kessous doit néanmoins savoir que peu de jeunes issus de milieux populaires ont accès à des dikis et peuvent se permettre des soirées mixtes arosées sur une terrasse des hauteurs d’Alger.
Pourquoi par ailleurs ce parti pris de n’interroger que des francophones? Le hirak a mis en avant la très bonne maitrise de la langue arabe par un grand nombre de jeunes activistes brillants et éloquents. Pourquoi ne pas leur avoir donné la parole ? Ca aurait peut être permis de présenter d’autres facettes de la jeunesse en dehors d’Alger, d’Oran et de la Kabylie.
Algérie en Mouvement 2018
Le Film d'Algérie en Mouvement 2018, qui s'est tenu à Paris du 26 au 29 septembre 2018, est en ligne!
Merci Narcisse Youmbi de Prism pour ce beau travail.
Merci à tous les partenaires de l'opération, aux intervenants et aux nombreux participants.